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lundi 19 mars 2007

La société civile et l'Europe

L'Europe ne se fera pas contre ni sans les citoyens.
Du fait d'une forme de mondialisation, les citoyens pourraient bien , sans l'Europe, ne plus être des citoyens mais des individus simples supports de consommation, production etc....) sans lien social.

Les dirigeants politiques, les corps constitués, les partis politiques ne sont pas seuls concernés
Le 17 mars 2007, acteurs de la société civile, citoyens et personnalités politiques se retrouvaient à Lille pour un événement de grande ampleur autour de la "fierté européenne". Pour débattre, échanger, certes, mais surtout pour proposer .A partir des travaux de 16 ateliers thématiques, un rapport sera remis aux chefs d’Etat et de gouvernement lors du Conseil européen de juin, qui clôturera la Présidence allemande de l’Union. Une occasion unique de donner une voix à la société civile et d’aller au delà du blocage actuel d’une Europe en crise.
Lors de ces premiers Etats généraux de l'Europe plusieurs associations ont formulé des propositions intéressantes, regroupées ici en deux grands thèmes:

Comment penser et agir en tant qu'européen aujourd'hui? Europecitoyenne.fr

Peut-on faire encore l'Europe sans les européens? Rapport Europanova
Sauvons l'Europe
Union des Federalistes europeens
Confrontations Europe
ARRI
Notre Europe
Mouvement européen

Voir aussi OPINIONS EN EUROPE
Associations européennes


QUE VEULENT LES CITOYENS?

OPINIONS DES CITOYENS
- refus de l'Europe
- refus de telle ou telle forme d''Europe
- scepticisme, doute sur la volonté ou la capacité de l'Europe
- resignation
SUPPORTS ET MOYENS DE L'OPINION
- vote aux elections européennes (referendum constitutionnel, elections au parlement européen) et aux elections nationales importantes pour l'Europe (présidentielles, législatives...)
- presse, medias, blogs
- sondages
- manifestations générales, sectorielles
- modes de vie, voyages, pratique des langues ...


QUE PEUVENT LES CITOYENS?

PENSER EN EUROPEENS
- s'informer en continu sur l'Europe et en parler; connaitre son député européen, les processus institutionnels
- dépasser les refus et les doutes, la tentation de l'Europe bouc émissaire
- revendiquer une fierté d'Europe (héritage historique ancien , valorisation d'un demi-siècle unique dans l'histoire)
- s'appuyer sur les valeurs européennes
- rechercher les références européennes (comparaison des acquis ou expériences de nos partenaires, connaissance des langues et cultures européennes, amis européens)
- accepter comme enrichissement les diversités européennes, évacuer les a priori
- penser en termes d'intérêt général européen
- trois scenarios possibles:
* une Europe "forteresse" , animée par les Etats nations et repliée sur elle-même
* une Europe de gouvernance et subsidiarité
* une Europe citoyenne et démocratique, fondée sur un individu émancipé et un humanisme exigeant

AGIR COMME EUROPEENS
- agir contre les refus ou les doutes en recherchant des points d'intérêts supérieurs : importance des enjeux et changements attendus
- adhérer à des partis, des associations
- communiquer sur l'Europe
- proposer et soutenir des politiques européennes communes; rechercher les solutions à préférence communautaire
- dépasser la revendication : réaliser des politiques européennes communes (à l'échelle du métier, du quartier, de la famille, des affinités culturelles, démocratie locale...);
- evoluer vers une "démocratie contestataire" tenant compte des contradictions de la multi-appartenance citoyenne, forums citoyens
- agir individuellement comme Européen : vote, modes de vie, voyages...

jeudi 8 mars 2007

FUTUR DE L'EUROPE

Où va l'Europe?

Agendas, programmes, consultations politiques, négociations...
Obstacles, conflits d'intérêts, conflits d'opinions , crises, négociations...
Ce que l'Europe veut? ce que font les autres?
Dans quels domaines? dans quels pays?
etc...

Peut-être serait-il sage d'ordonner nos idées afin de déterminer ce qui est souhaitable, ce qui parait possible ou problable, ce qui est essentiel, ce qui est secondaire etc...
Un exercice un peu trop rationnel, comme ceux que propose une démarche prospective rigoureuse . Chances de déboucher sur quelque chose d'utile? Pas sûr...

Voir quelques pistes dans Futur de l'Europe et Opinions de l'Europe

mercredi 7 mars 2007

QUESTIONS POUR L'ECONOMIE EUROPEENNE

GENERALITES

Definitions:
Qu'est-ce que l'économie européenne? Ceci est déjà un problème.

- S'agit-il de la somme des économies nationales situées sur le continent européen? ou, du moins des 27 pays membres au début de 2007? Sous cet angle, l'économie européenne est la deuxième du monde, entre les Etats Unis et le Japon, en attendant l'ascension de la Chine.

Peut-être un peu mieux si on ajoute des pays non membres de l'Union (Norvège, Suisse, Turquie, tous les paradis fiscaux européens) mais largement imbriqués dans le réseau d'échanges de notre continent.

Sans doute moins si on tient compte d'éventuelles pertes en ligne: le Royaume Uni après Tony Blair? la France et les Pays Bas s'ils maintiennent leur refus du traité constitutionnel? d'autres encore?

S'agit-il des éléments de l'économie gérés en commun (marché commun, espace douanier, certains principes et politiques )? les champs concenés et les espaces ont évolué depuis les textes fondateurs de 1956. sous l'effet des divers élargissements et surtout des philosophies économiques néolibérales apparues dans les années 1980. En contrepartie des éléments "fédéralistes" se sont développés, principalement autour de l'euro, aussi la politique agricole commune et les aides régionales....
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SYSTEMES ET POLITIQUES

Par son histoire, ce système européen encore largement plurinational reflète les inégalités du développement de pays plus ou moins industrialisés, l'impact des volontarismes de type keynesien , ailleurs celui des planifications communistes sous influence soviétique.

Tout ceci engendre évidemment une mosaïque de situations et de politiques difficiles à intégrer par une législation commune , par le marché, par les transferts financiers, par la diffusion pourtant rapide des pratiques collectives (technologies, société de consommation). La percolation du changement demande du temps

Le débat est vif sur les différents modèles économiques et sociaux :

- libéralisme anglo-saxon (dont le modèle provient pourtant d'une puissance particulièrement nationaliste et protectionniste, financée dans ses énormes déficits extérieurs et publics par des créanciers complaisants (Allemagne, Japon et monarchies arabes, il y a quelques années, Chine aujourd'hui)

- modèles nordiques de la "flexisécurité"

- résidus de dirigisme et d'intervention : en France par exemple, depuis les libéralisations socialistes de 1983, la solidité aujourd'hui ébranlée du capitalisme rhénan mais aussi dumping fiscal et social de plusieurs pays, surtout pour les nouveaux membres.

- financiarisation de l'économie mondiale , décalée de l'économie proprement dite, exigeant des rentabilités trop elevées (15%) dans des pays à croissance faible (ce qui suppose donc des prélèvements au profit des financiers au détriment des producteurs)

Dans ces conditions il est aujourd'hui bien difficile de définir et gérer une politique globale pour l'Europe. Comme dans les démocraties nationales, ce n'est pas l'intérêt général qui domine mais la concurrence et le compromis entre des intérêts nationaux, sectoriels ...ou d'entreprises.


CONJONCTURE

Croissance
Une grande partie du continent européen est soutenue par la hausse de la consommation : rattrapage des niveaux de vie chez les nouveaux membres, surconsommation artificielle dans les vieux pays (téléphonie mobile, "entertainment"...) . Pour la France, ce moteur date au moins de la fin des Trente Glorieuses (1973?)

Il faudra du temps pour orienter la consommation vers les biens et services nécessaires à une population vieillissante, une jeunesse prolongée et parfois plus agitée qu'active. Mais il faut assurer aussi les dépenses liées aux préoccupations écologiques (décroissance?) et la préparation de l'avenir (innovation, solidarité, nouveaux besoins...) .
De telles dépenses (sécurité, santé publique, environnement ,recherche etc..) ne relèvent pas du portefeuille des individus et, par nature, elles sont ou doivent être assurées par le portefeuille collectif (état, collectivités locales, assurances, mutuelles...). Ceci demande une révision profonde de nos valeurs et modes de gestion aujourd'hui centrés sur la consommation individuelle.

Equilibre:

Pour les européens les facteurs d'équilibre résultent en partie de la fermeté anti-inflationniste de la Banque centrale européenne qui modère les prix en se desintéressant de l'emploi et de l'investissement à long terme

Les prix sont partiellement imposés de l'extérieur, pression à la hausse du fait de l'énorme demande asiatique de matières premières et équipements. Pression à la baisse par ces mêmes pays du fait du dumping social (salaires des ouvriers chinois) et monétaires (niveau élevé de la monnaie chinoise...)

Les accidents proviennent des conflits politiques (impact sur les marchés pétroliers) mais aussi de l'éclatement des bulles spéculatives qui partent souvent des Etats Unis, de certains pays émergents voire de comportements entrepreneuriaux irrationnels (bulles immobilières, téléphone moblie...). Régulation et gouvernace pourraient limiter les énormes pertes de valeur suscitées par un management trop pressé...


Monnaie-Finances

En une vingtaine d'années, la dérégulation financière a pratiquement supprimé l'intermédiaire bancaire entre l'épargne et le crédit ou l'investissement. La volatilité boursière à très court terme se substitue au projet d'entreprise (et bien sûr à l' "ardente obligation d'un plan national"). Indépendammenrt des inégalités engendrées, ce système ne garantit évidemment pas la meilleure affectation des ressources à moyen et long terme .
Contrairement à ce qui se passe aux USA (énorme dette privée, publique, extérieure pour financer la surconsommation des ménages et les dépenses militaires) la préoccupation des déficits publics et de la dette publique joue un rôle important dans l'ensemble européen . A court terme une vision patrimoniale des finances publiques est un garde-fous nécessaire.

Mais à long terme elle est contraire aux besoins réels des sociétés européennes pour assurer l'innovation et la croissance, ce dont se moquent bien les consommateurs et les hedge funds...Pour assurer aussi le développement durable et les équilibres sociaux indispensables à l'épanouissement des individus...et leur survie collective.
La question: d'où vient l'argent et où doit-il aller mérite une reflexion qui n'est ni patrimoniale, ni purement entrepreneuriale, ni même financière mais bel et bien démocratique et de fond.

EUROPE POLITIQUE 2007

Le Traité Constitutionnel européen, signé par les gouvernements et en cours de ratification (?) comprenait:

* une patie 1, fixant les objectifs de l'Union européenne, ses compétences, ses valeurs, ses moyens d'action
* une partie 2 consacrée à la Charte des droits fondamentaux des européens
* une partie 3 sur les politiques communes et qui est largement une codification des mesures déjà adoptées depuis 1956. Chose curieuse c'est précisément cette partie, déjà en vigueur, qui a été contestée...

Bilan de l'année 2006

Une année blanche, suite au blocage constitutionnel créé par les votes négatifs du printemps 2005 (France et Pays-Bas: deux pays fondateurs du Traité de Rome).

Au 1° novembre 2006, la constitution aurait pu s'appliquer, permettant ainsi de mettre en oeuvre les causes défendues par les partisans du non en matière sociale et environnementale .Notamment grâce aux pouvoirs accrus du Parlement et aux citoyens desormais dotés de l'initiative législative.
- pour la première fois, vote de la totalité des dépenses du budget 2007, notamment sur la Politique Agricole Commune,
- vote des initiatives en matière de citoyenneté de résidence, interdiction des OGM ou du nucléaire, lois sociales communes
- examen d'une loi sur les services publics (article 122)
Il serait également possible au Parlement de préparer les amendements possibles à la Constitution : minima fiscaux et sociaux, objectifs de la Banque centrale Européenne, écotaxes, charte des droits fondamentaux (aujourd'hui sans fondement juridique depuis le refus français).

Au plan international: recul d'influence de l'Europe devant Russie, Chine, Inde, Brésil, Iran , au Moyen Orient et ailleurs.

AGENDA 2007


En fin 2006, 18 pays membres ont ratifié le projet et se demandent comment rattraper l'échec de 2005 .Les autres pays (Portugal, Danemark, Irlande, Suède) ont reporté ou suspendu leur processus de ratification. Parmi les plus réticents, il faut mentionner les "souverainistes": le Royaume-Uni ( après le prochain départ de Tony Blair) la Pologne et la Republique Tchèque

Janvier- Juin . La présidence allemande

Elle bénéficie bien sûr de son poids traditionnel comme membre fondateur, mais aussi de la reprise économique dans le pays et de la Grande coalition au Bundestag.

*26 Janvier : réunion à Madrid des 18 pays qui ont ratifié. Ils invitent les autres pays à faire leurs propositions, mais indiquent que les simples réformes institutionnelles ne sont pas suffisantes. Il faut aussi répondre aux défis de la sécurité intérieure et extérieure, la politique énregétique, les changements climatiques...

*20 mars 2007: Cinquantième anniversaire du traité de Rome

*06 mai Deuxième tour des elections présidentielles françaises . D'ici là , les politiques français ont la tête ailleurs et les intentions euopéennes des candidats restent encore floues. Comme d'ailleurs le choix des electeurs

*mai 2007: Reunion à Séville du Comité Economique et social sur les divers modèles sociaux européens

*Juin la Présidence allemande doit proposer un nouveau texte ou une démarche pour sortir du blocage .

Juillet-décembre : Présidence portugaise

Il lui appartiendrait peut être de convoquer une nouvelle Convention pour préparer une Constitution à voter au moment de l'election du parlement européen en 2009...si les gouvernements le veulent bien.
Faudra-il procéder par ratification parlementaire? notamment en France où, comme en 2005, bien des considérations extérieures à l'Europe, par exemple l'alliance de facto entre les extrêmes, ont pesé sur les choix.

Quels avenirs? Des visions plus larges, voire utopiques réapparaissent: Noyau dur autour de l'euro? Etats-Unis d'Europe entourés d'une Union des Etats européens ?(voir le livre du Premier ministre belge Guy Verhofstadt aux éditions Luc Pire)

Le temps est-il encore propice à ces remises en question? on peut se le demander devant une confusion européenne assez comparable à la confusion intérieure française. Entre ordre juste et rupture tranquille. les déçus de gauche ou de droite sont peut-être résignés à une Europe du libre marché en attendant des temps meilleurs et une démocratie plus responsable d'elle-même.